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Variation poétique : Mon métier, c'est...

  • Photo du rédacteur: Philippe BRAMI
    Philippe BRAMI
  • 6 avr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 avr.




Voici une variation sur le thème de mon métier. A partir de la phrase : "Mon métier c'est...", j'ai associé librement des ressentis, des idées et quelques fantaisies verbales avec pour fil directeur le métier que je pratique aujourd'hui.


Mon métier, c’est…


Raccommoder les p'tits bonheurs fêlés.

Accueillir la souffrance — par les mots, les larmes,

les silences, les sourires.

M’effacer parfois.

Laisser peser tes maux

Ou m’imposer, s'il le faut,

pour t’éviter de sombrer.


Mon métier, c’est…

dire oui à l’attente, à la détresse,

T’offrir ma lumière.

En attendant que la tienne se ravive,

t’éclairer un peu avec la mienne.


Mon métier, c’est…

Guider dans les décombres de tes douleurs anciennes,

tenir ta main pour traverser la tempête,

avec pour boussole :

tes mots, l'expression de ton visage,

un peu de magie, du bon sens, un cœur grand ouvert.


Et parfois aussi,

mes propres détours, mes éclats de vie,

mes épreuves, mes oublis, mes renaissances.

Je transmets, humblement,

ce que j’ai appris à force de tomber…

et de me relever.


Mon métier, c’est…

Écouter le chant des cœurs enfermés,

dans les labyrinthes de confusion,

de solitude, de trahison,

et chercher, avec toi,

un fil discret vers la liberté —

fragile mais réelle.


Jusqu’à ce que les couleurs reviennent.


Mon métier, c’est…

T’aider à voir ton paysage s’éclaircir,

laisser l’envie frémir,

l’espoir germer,

la curiosité entrouvrir quelques fenêtres.


Mon métier, c’est…

Faire face aux douleurs ressassées,

aux paroles stériles comme du chiendent,

aux mots qui isolent, aux replis sur soi.

Et transformer tout cela

en terreau de changement fertile.


Mon métier, c’est…

Tisser un lien simple et vrai.

Un nouveau lien d'humanité,

S’accueillir, se dire, se regarder sans se fuir.

Visiter sa vie, en parcourir les recoins,

rouvrir les chemins avec tendresse,

à l’abri du tumulte,

dans un espace protégé,

où le recul redonne souffle et clarté.


Mon métier, c’est…

T’inviter à jouer avec la vie.

À faire avec les cartes que tu as en main,

à laisser tomber celles devenues inutiles,

et piocher, qui sait, de nouvelles cartes…

même si tu pensais que ce n’était pas ton tour.


Mon métier, c’est…

Offrir ma présence,

mon écoute,

sans forcer, sans rien attendre.

En gardant assez de distance

pour rester ancré dans mes pieds.


Et si parfois une larme me traverse,

À l'écoute de ton récit,

Ce n'est point douleur mais accueil sincère de l'émotion

Celle qui ouvre un chemin,

vers plus de vérité,

Vers la rencontre avec l'inconnu,

vers le mouvement.


Puis tu repars.

Parfois plus léger,

parfois juste un peu moins seul.

Avec, peut-être, une graine d’espoir.


Si l’élan tarde à venir,

Si la séance parfois s'étire,

C’est un des petits risques du métier.

Je l'accepte avec joie.


Car je mesure le courage qu’il faut

pour confier à l’inconnu que je suis,

ses douleurs ou ses espoirs les plus intimes.


Mon métier, c’est…

Ce qui me fait jubiler.

Ce qui m’ancre, m’ouvre, m’élève.

Ce qui me répare, moi aussi,

face au chaos du monde.


Il me redonne foi —

en l’humanité,

en l’instant,

en la puissance du lien.


Je me permets maintenant quelques envolées lyriques...


Oui parfois,

je me laisse porter.

Comme un surfeur dans la vague,

au creux du tumulte humain,

je glisse, j’écoute, je ressens,

et je fais confiance au mouvement.


Mon métier, c’est un métier d’artisan.

Comme le dentiste soigne les dents,

je soigne les maux du dedans.

Pas vraiment soigner, non…

Plutôt : donner un coup de pouce,

Modeste,

Un ajustement discret,

mais qui fait la différence.


Comme l’électricien,

je rebranche les fils du temps.

Comme le cuisinier,

Je transforme les racines amères en saveurs douces et colorées

Comme le blanchisseur,

je nettoie ce qui encombre.

Et comme le rémouleur,

j’affûte les outils du cœur,

pour trancher les nœuds

et retrouver l’élan.


Un métier d’artisan, oui,

mais à quatre mains.

Car tout se fait avec toi,

à ton rythme,

dans ta vie.


Mon métier, c’est…

être un rocher, une mousse, une terre.

Le rocher sur lequel viennent s’échouer les illusions.

La mousse qui amortit la chute.

La terre fertile où la vie repousse.


J’espère être, un temps,

un ami de passage

Un ami de quelques heures

Un ami qui ne promet rien,

mais qui écoute avec tout son être.


Un ami avec qui rire et pleurer

Rire pour se libérer

Pleurer pour laisser partir le passé

Un ami pour rire ensemble de tes errances

Sans te sentir moqué.


Un ami nourrissant, porté par un contrat,

présent mais pas saoulant

un ami avec un vif désir d'avancer, sans contrainte de résultat.

Un ami honoré de tes honoraires et comblé de tes progrès.

Un ami qui se respecte, mais à qui tu ne dois rien.


Un ami qui s’efface quand il le faut,

et se réjouit de tes pas,

de tes choix,

de ton envol.


Un ami qui rit, accueille,

Verse parfois une larme,

Et se nourrit de ce que tu partages.

Et qui, un jour,

disparaît ou se fait discret

pour te laisser reprendre la route —

libre, vibrant, vivant.

Pour t'envoler libre comme l'air,

vers l'aventure qui t'appelle.


Philippe BRAMI – 6 avril 2025



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