Dans le cadre de l'atelier Easy poésie de mars 2024, j'ai écrit ce texte, une réflexion rimée sur le temps qui passe, animée par une certaine gourmandise.
Je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
Le piteux petit poète attend sa pitance
S'attaque à la rime sans pathos
Malaxe la pâte à rime
Déguste un verre de rhum
Un peu pressé un peu lassé
Il attend le printemps
Qui rallonge les jours et fait naître les vers
Et pourtant
Je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
J'avoue que j'aime bien
quand
Autour des jonquilles
les familles s'agglutinent
Quand
Les jeunes amants lutinent
Les abeilles butinent
Et pourtant
Je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
J'aime les nouveaux rayons
Qui font sortir les fleurs
qui donnent à la forêt
de multiples senteurs
Qui dégagent les bronches
Et rehaussent l'humeur
Et pourtant
je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
Maintenant qu'il fait chaud
La poésie se presse
Je sors de mon étau
C'est fini la paresse
Sur la bécane à rimes
Les pieds dansent, sublimes,
Mmm mmm mmm
Ça démarre en trombe
Mon moteur poétique vrombit
Les mots s'échappent du pot
Ma peau s'échauffe et le po-
ème est là, aimez-le, aimez-la.
Je joue des mots sans me faire de souci
Roule des o, des u, et même quelques i
Je roule avec les mots tout en restant assis
Écoute des new song ou des tubes rassis
Et pourtant
je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
Et pourtant, je me languis
du ciel bleu, de la douce chaleur
Du cœur léger du petit débardeur
Le cœur à la fête
des idées vagabondes
Comme peut-être en chacun le désir m’inonde
S'aimer comme des amants perchés
Semer des p'tits cailloux perlés
S'aimer à jeun ou de Rhum allumé
S'aimer sans déchanter
Et pourtant
Je ne suis pas pressé d'avaler les printemps
Là, je m'adresse au temps
Sois courtois joyeux clément lumineux
illumine nos vies
mais surtout
prends ton temps
Easy poésie 11 Philippe mars 24
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