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Photo du rédacteurPhilippe BRAMI

Prise de fonction : affronter le sentiment d'imposture

Dernière mise à jour : 21 juil. 2022


Vous entrez dans une nouvelle fonction ou vous allez être embauché; vous éprouvez peut-être une certaine appréhension, des doutes… « Suis-je capable de réussir dans cette fonction ? Même si j’ai réussi à « me vendre », vais-je être à la hauteur, tenir mes promesses ? »

Vous avez entendu parler du fameux complexe de l'imposteur et vous voulez en savoir plus...




Qu’est-ce que le complexe de l’imposteur?

Selon Wikipedia, "les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel".

Autrement dit, c'est le sentiment d’une personne qui pense être incompétente et craint que son incompétence soit démasquée. Concrètement, vous ne vous sentez pas (ou pas assez) compétent dans un domaine alors que vous en avez le titre (diplôme, statut, intitulé de poste).


Ses manifestations : quelques témoignages

  « je ne me trouve à ma place nulle part, comme si je transportais un poids énorme qui me handicape aussi bien dans mon travail que dans ma vie de famille. J’ai changé plusieurs fois de travail mais rien ne me satisfait. 

  • "J'occupe mon poste grâce à une promotion interne alors que je n'ai pas le diplôme correspondant à ma fonction".

« je suis perfectionniste : j’aime que mon travail soit bien fait. Du coup, je m’épuise et quand je rentre à la maison je n’ai plus l’énergie de vivre ma vie en famille comme je le voudrais. »


« Je souffre d’un manque d’estime et de confiance en moi depuis mon enfance. Lors de mon parcours scolaire, j’ai toujours travaillé durement pour obtenir mes diplômes. J’ai toujours été reconnu par ma hiérarchie comme un professionnel...et pourtant, je me sens toujours fragile ou incompétent.»


• « Lorsque je me lance dans une activité, je se me sens pas me légitime, je considére que je n’ai pas toute « l’expertise » requise.


Comment arriver à me débarrasser de cette représentation qui me colle à la peau, qui est un frein permanent à la réussite dans ma fonction ? »


Les croyances sur soi en lien avec le sentiment d’imposture

Quelques exemples de pensées destructrices qui entretiennent ce sentiment d’imposture :

• « Tout doit toujours être parfait. »


• « Je dois performer dans tout ce que je fais. »


• « L’échec n’est pas tolérable. »


• « Je n’ai pas de valeur si je ne suis pas admiré(e) des autres. »


• « Si je fais une erreur, les autres vont me critiquer et me rejeter. »


Ces pensées font le lit de l’autodénigrement.


Les conséquences du sentiment d’imposture :

Il y a 3 types de conséquences désagréables :    

 - émotionnelles : sentiment de honte, de culpabilité ou autodénigrement


-  relationnelles : difficultés à s’affirmer, inhibition sociale


-  opérationnelles : hésitation, manque de confiance, de réactivité, donc de résultats

Le mélange de tout ou partie de ces effets aboutit à l’auto-validation de ce sentiment. La boucle est bouclée : « j’ai ce complexe, puisque je n’y arrive pas ». C’est oublier qu’il y a de nombreuses causes à la non-réussite.


Les principales causes de non-réussite dans sa prise de poste

a/ Les causes évoquées dans l'article "Prêt pour votre nouveau job"

- l’absence de suivi régulier par la hiérarchie

- le refuge dans l’expertise technique

- le deuil incomplet de son ancien poste et/ou environnement de travail

- le manque de soutien ou demande de soutien

- la confrontation à un système de contrôle contraignant

- le bouleversement culturel, affectif et familial lié au nouveau poste.


b/ Les causes simples et récurrentes :

• Le manque de préparation ou d’anticipation : est-il utile de le répéter, tout résultat exige un effort, une action orientée vers un objectif.

• Une attitude inadéquate : doute, idéalisme, passivité, arrogance etc.

Revenons à ce « complexe de l’imposteur ».


Les solutions apaisantes à court terme ou « le sparadrap mouillé »

Vous est-il déjà arrivé de vous blesser et de placer sur la plaie un sparadrap que vous gardiez trop longtemps ? Que se passe-t-il ? Il se salit, mouille et au lieu de protéger la plaie, il empêche la cicatrisation de se faire. C’est ce qui arrive lorsqu’on applique une solution provisoire, pseudo-apaisante, au lieu de traiter réellement le problème.

Ainsi, l'injonction fréquente des coachs et thérapeutes à se débarrasser du sentiment d’incompétence en le qualifiant de « complexe de l’imposteur » me gêne pour au moins deux raisons :

-      Je me méfie des étiquettes hâtives : elles nous font faire l’économie d’une investigation plus profonde ; je préfère investiguer, rechercher les faits, les sentiments, les processus mentaux qui soutiennent / renforcent le sentiment d'imposture.

 -      Je pars du principe que toute émotion ressentie est un signal qui a une certaine fonction, même lorsque l’effet de celle-ci est plutôt inhibiteur. Ecouter ce qu’a à dire ce sentiment d’imposture me semble utile, a priori. Il sera temps plus tard de faire le tri entre les craintes justifiées et celles fondées sur une représentation erronée de la réalité.


Je préfère réveiller qu’apaiser, responsabiliser que protéger et comprendre et agir plutôt bercer mon client de certitude. Je parlerais donc maintenant du sentiment d’imposture et non du complexe.

Soyons vigilant de ne pas verser dans la tendance actuelle du « Coaching Confiance », qu’on pourrait aussi appeler le « Coaching Gonflette ». Dans le pire des cas, il consiste à apaiser la personne, en prétendant « restaurer son estime de soi ». Il en résulte un sentiment de confiance, souvent illusoire.


Se poser les bonnes questions

Les questions qui me semblent pertinentes sont plutôt :

- Que fait la personne pour mieux comprendre ce qui lui arrive ?

- Que fait-elle pour se préparer à son nouveau défi ?

- De quelle façon se confronte-t-elle au réel ?


La solution magique du type « ayez confiance ! » est une « supra-solution » : c’est-à-dire une tentative de se débarrasser du problème plutôt que l’affronter. En d’autres termes, jeter votre thermomètre ne vous donne pas plus ou moins chaud, supprimer les stations météo n’empêcherait pas les tremblements de terre ! La confiance aveugle n’est pas la solution au défi climatique, ni à l’arrivée de l’hiver.


Lorsque vous me consultez pour accompagner votre prise de fonction, vous avez dépassé le stade du déni ou de la supra-solution, vous ressentez ou suspectez une gêne, une difficulté. Et c'est déjà un grand pas !


Entre le moment où vous acceptez votre promesse d’embauche et celui où vous saisissez concrètement ce que vous pouvez faire dans votre poste, il ne s'agit pas de rester passif mais d'affronter votre sentiment d'imposture.




Comment affronter votre sentiment d’imposture?

Tout d'abord, considérez que si vous ressentez un sentiment d'imposture c'est que vous êtes plutôt intelligent, comme le dit Charles Bukowski.


Deux voies complémentaires s'offrent à nous : le travail sur soi et le travail sur la réalité objective.

1. Affronter le sentiment lui-même : Il s'agit de ressentir pleinement ce sentiment, de réfléchir à ce qu'il implique pour nous, en quoi il nous influence, nous motive ou nous inhibe. C'est plutôt un type d'introspection que nous gagnons à faire en étant accompagné par un coach ou un thérapeute.

De quelle façon ce manque de confiance prend racine en nous, dans nos souvenirs, nos traumatismes, nos peurs ?


2. Examiner la réalité objective : Vous libérer d’un sentiment qui a un effet inhibiteur commence par l’accepter, puis à examiner les croyances associées qui le soutiennent. Pour faire simple, disons que ces croyances s’expriment sous forme de distorsions cognitives ; c'est-à-dire de déformations du réel qui nous emprisonnent.

Pour vous libérer de ces distorsions cognitives, vous pouvez en examiner la réalité objective au moyen des questions suivantes :

• Ai-je besoin d’être un(e) expert(e) du domaine pour prétendre exercer cette activité ? (pertinence de l’expertise)

• Quel est le niveau d’expertise requis pour réussir ? (niveau de compétence)

• Qui pourrait m’aider dans ce domaine ? (soutien)

• Quelles seraient les pires conséquences de mon manque de compétence ? (conséquences)

• Comment pourrais-je acquérir ou développer mes compétences ? (apprentissage)


Quelques jours ou semaines pour vous préparer

Dès la signature de votre promesse d’embauche, votre travail préparatoire peut commencer. Concrètement, la préparation à votre prise de poste peut se faire à 4 niveaux : physique, émotionnel, relationnel, adaptatif.


 a/ La préparation physique

Il s’agit d’être au top de votre forme lors de votre prise de fonction. Entamer un programme de reconquête de sa forme et de sa santé est une solution. Il vaut mieux s’y mettre tout de suite avant d’être découragé par la fatigue et l’excès de travail des premiers mois.


 b/ La préparation émotionnelle

La nouveauté suscite tantôt l’inquiétude ou la sérénité, le manque ou l’excès de confiance… La pression de l’enjeu, le désir de réussir causent du stress qui se traduit régulièrement par une fatigue, une surexcitation ou des problèmes de sommeil. Pour vous préparer émotionnellement, vous pouvez par exemple :

-      Faire le deuil de votre ancien poste : par exemple, notez ce que vous souhaitez garder de votre ancienne vie et ce que vous souhaitez abandonner.

-      Faire le tri dans vos fichiers et vos placards professionnels.

-      Renouvelez vos tenues professionnelles.


 c/ La préparation relationnelle

-      Il s’agit d’établir une relation de confiance avec chaque personne de votre environnement professionnel sans verser dans la démagogie ou la familiarité.


 Comment concilier les exigences de la fonction et les attentes de votre entourage personnel ?

-      Prenez donc particulièrement soin de vos proches avant la prise de fonction ; ces derniers seront d’autant plus compréhensifs quand vous serez davantage occupé.


 d/ L’adaptation à votre nouveau contexte

Vous pouvez vous préparer en demandant à :

-      Communiquer avec votre futur Responsable, le plus tôt possible

-      Prendre des renseignements sur votre future équipe, sur l'organisation de l'entreprise

-      Vous informer sur votre futur domaine et votre contexte professionnel


Pleine possession de nos moyens physiques, émotionnels, relationnels et adaptatifs 

= réussite optimale de la prise de poste


Les moyens d'affronter le sentiment d'imposture

Il existe 3 moyens d'accompagnement distincts dans ce domaine ; chacun d'entre eux a objectifs et des vertus distincts et complémentaires :

- Le développement personnel est un moyen préventif : s'enrichir et se développer permet d'être plus soi-même et de limiter le sentiment d'imposture par un meilleur alignement avec soi-même.


- La thérapie permet de traiter en profondeur la dépréciation de l'estime de soi.


- Le coaching pour vous placer en posture de réussite de façon concrète, opérationnelle.


Dans cet article, nous nous focalisons sur le coaching car c'est le moyen le plus immédiat d'affronter le sentiment d'imposture lors d'une prise de fonction imminente. Néanmoins, gardons à l'esprit que la thérapie et le développement personnel constituent un travail de fond qui potentialise les effets positifs du coaching.


Le coaching pour vous placer en posture de réussite :

Le sentiment d’imposture inhibe, le coaching vise à désinhiber, à libérer vos ressources intérieures. En un mot, vous vous placez alors en posture de réussite.

En quoi le coaching de prise de fonction, tel que je pratique, peut vous y aider ?


Lorsque je vous accompagne, mon ambition est double :

A/ Sécuriser votre prise de fonction

• Déceler et réduire les ambiguïtés et les pièges de la nouvelle fonction.

• Savoir ce que votre hiérarchie et vos collaborateurs attendent de vous précisément pour être efficace et éviter les malentendus.

• Mieux comprendre votre hiérarchie, vos collègues et collaborateurs pour établir une bonne relation avec eux.

• Mieux gérer votre stress pour libérer votre potentiel.

• Gérer votre sentiment d’incompétence ou les carences que vous avez.

• Gagner la confiance de votre entourage.


B/ Etre proactif pour saisir les opportunités

•  Configurer votre poste, l'ajuster en vous appuyant le plus possible sur vos désirs et atouts.

• Affirmer vos valeurs, ce qui est important pour vous, sans menacer celles des autres.

• Lancer des projets ou des activités motivantes qui vous positionnent favorablement.

• Construire votre qualité de vie au travail (QVT) : préserver votre équilibre vie privée/ vie pro, travailler mieux, éviter l’excès de travail, sans vous considérer comme paresseux ou incompétent.

• Mettre en place un plan d’action motivant pour vous guider vers la réussite.


Le meilleur moyen d’affronter le sentiment d’imposture n’est pas de chercher à l’éliminer mais de nous placer en posture de réussite, au moyen d'une démarche qui conjugue l'introspection et et la mobilisation opérationnelle.


Pensez à partager cet article auprès des personnes en situation de prise de poste immédiates ou à venir. 

 

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Philippe Brami, Coach & Hypnothérapeute

Thérapie Brève, Hypnose Ericksonienne – PNL – RITMO

Coaching personnel & professionnel 2 adresses :


Tél : 06 81 76 90 89

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